International Organization for Migration
I. CONTEXTE :
Située à l’Ouest du Sahel, la Mauritanie est actuellement classée parmi les pays les moins avancés du monde en termes de développement humain (159/189, IDH 2018). Les régions à la frontière avec le Mali, ont fait l’objet d’une attention particulière ces dernières années en raison de la dégradation sécuritaire au Mali voisin, de la présence prolongée des réfugiés ainsi que des effets néfastes du changement climatique qui affecte lourdement le pastoralisme en Mauritanie et dans le Sahel.
Le suivi de la mobilité pastorale (de la Mauritanie vers le Mali et inversement) que l’OIM réalise dans la bande frontalière entre les deux pays, a fait ressortir une forte prédominance de conflits pastoraux liés en grande partie aux défis environnementaux (manque de pâturage, accès difficile aux points d’eau, dégradation de la biomasse, rétrécissement des parcours, et sècheresse/désertification).
Ces enquêtes ont fait apparaître qu’environ 77% des transhumants ont fait face à un ou plusieurs défis dont 62% de défis environnementaux (comme la sécheresse) et 69% de conflits sévères. Ce suivi a également fait ressortir un constat de perturbations et/ou de disparitions des couloirs de transhumance habituels, augmentant le risque de conflits locaux liés à la précipitation de passage des troupeaux à travers des terres agricoles non-récoltées, de part et d’autre de la frontière.
Pour faire face à ses différents défis, l’OIM et la FAO mettent en œuvre un projet financé par le Fonds de Consolidation de la Paix (PBF) qui vise à mieux gérer les conflits à travers le renforcement de la résilience agro-pastorale à la frontière mauritano-malienne. Parmi les activités de ce projet, figurent la mise en place de comités villageois et de clubs d’écoute dimitra qui ont pour vocation de faire office de structures communautaires de prévention et de gestion des conflits notamment pastoraux ainsi que de structures de gestion des ressources naturelles. En plus de la conduite de planifications communautaires participatives (PCP) et de la mise en œuvre des activités qui en découlent.
Ainsi, et afin de mieux capitaliser sur ces différentes actions, il est prévu l’élaboration d’une stratégie et d’un plan de communication en collaboration avec le G5 Sahel, portant sur la prévention et la gestion des conflits liés à l’accès aux ressources naturelles et les rôles et responsabilités des cadres de concertation d’accès aux ressources naturelles, notamment ceux mis en place dans le cadre du projet.
II. FINALITÉ ET OBJECTIFS :
Elaborer, en collaboration avec le G5 Sahel, un plan et stratégie de communication et de visibilité qui assurera une large diffusion des structures communautaire de gestion des ressources naturelles mises en œuvre durant ce projet, afin de permettre une compréhension par tous des rôles et responsabilités établies dans le cadre de la prévention et la gestion des conflits liés à l’accès aux ressources naturelles.
Objectif spécifique :
– Identifier et diffuser les bonnes pratiques utilisées par les structures communautaires (comités villageois et clubs dimitra) mises en place dans le cadre du projet et tout autre bonne pratique en lien avec la prévention et la gestion des conflits et la gestion des ressources naturelles
III. METHODOLOGIE ET APPROCHE :
Le/la consultant(e) sera basé(e) à Nouakchott avec des déplacements réguliers au niveau des zones frontalières Mauritano-Malienne, et travaillera sous la supervision directe du Chef de projet et en étroite collaboration avec l’équipe en charge du suivi de ce projet au sein de l’OIM Mauritanie. La personne retenue devra assumer les tâches suivantes :
• Conduire une revue documentaire détaillée appuyée par un processus consultatif élargi incluant une visite sur les sites de mise en œuvre du projet ;
• Dresser une cartographie des différentes stratégies de communication existantes dans le domaine de la prévention et de la gestion des conflits et des ressources naturelles et de leurs lacunes et proposer des recommandations pour la stratégie de communication adaptée ;
• Organisation de rencontres avec les comités villageois frontaliers ainsi qu’avec les autorités locales et les clubs dimitras mis en place dans le cadre du projet ;
• Organiser deux ateliers (un au début pour le brainstorming et un à la fin pour la restitution) réunissant l’ensemble des acteurs concernés dédiés à la préparation et à l’approbation de ce plan, dont les acteurs du G5 Sahel ;
• Elaborer une stratégie de communication sur la prévention et la gestion des conflits au profit des communautés frontalières et des autorités incluant une documentation des bonnes pratiques existantes et définissant les moyens de les vulgariser ;
• Proposer une approche d’inclusion des jeunes et des femmes dans toute stratégie de prévention des conflits, en raison du rôle positif qu’ils peuvent jouer dans la promotion du vivre ensemble et la consolidation de la paix ;
• Travailler en étroite et constante collaboration avec l’équipe du projet de l’OIM et le point focal du G5 Sahel en Mauritanie ; 1 12 comités villageois situés sur la frontière Mauritano-Malienne (Adel Bagrou, Gogui, Baidiam, Hamoud, Ould Yengé, Medbougou, Blajmil, Mabrouck, El Melgue, Leya, Boulili, Daye)
• Rendre compte progressivement et régulièrement au gestionnaire de projet sur l’avancement des différentes tâches ;
IV. DUREE
La consultance aura une durée de 60 jours répartis comme suit :
– 20 jours pour la revue documentaire, l’organisation de l’atelier de brainstorming et la soumission du rapport de démarrage pour validation ;
– 30 jours pour la collecte de données sur le terrain et la présentation et validation des résultats préliminaires ;
– 10 jours pour le reporting.
V. LIVRABLES:
• Rapport de démarrage : L’expert préparera un rapport de démarrage incluant une approche méthodologique détaillée pour la collecte de donnés à travers les missions de visite et la revue documentaire, un chronogramme des activités ainsi que le contenu de l’atelier initial de brainstorming. Le rapport initial doit être approuvé par l’équipe de projet ;
• Rapport intérimaire contenant les résultats de la collecte de données, le rapport de l’atelier de brainstorming incluant les différentes actions retenues pour le développement de la stratégie et du plan de communication, et un premier draft de la stratégie et du plan de communication ;
• Organisation de l’atelier final de restitution de la stratégie et du plan de communication mobilisant l’ensemble des acteurs concernées et soumission du rapport de l’atelier final ;
• La stratégie et le plan de communication finalisés VI.
QUALIFICATIONS, COMPETENCES ETEXPERIENCE:
• Au moins Bac+5 en communication, sociologie, sciences politiques ou équivalent ;
• Forte expertise en communication et en prévention des conflits et avoir des références pour avoir élaboré au moins deux plans de communication (dans le secteur de la prévention des conflits serait un atout) ;
• Bonne connaissance du contexte sécuritaire et socio-économique régional et national, à la frontière Mauritano-Malienne notamment ;
• Bonne connaissance des dynamiques des transhumances dans les différentes régions cibles du projet ;
• Prendre responsabilité des actions posées et accepter les critiques constructives ;
• Capacité à travailler avec les partenaires et acteurs institutionnels ;
• Favoriser le renforcement des capacités ;
• Bonne compétence en communication pour le développement ;
• Bonne compétence en planification stratégique ;
• Respecter les règles d’éthique, promouvoir le genre et la participation par tous.
VII. LANGUES
• Parfaite maitrise du français à l’oral et l’écrit (langue de travail) ;
• Bonne connaissance des langues nationales mauritaniennes et maliennes (Hassanya, Pulaar et Soninké, Bambara etc.) ;
• Une bonne maitrise de l’anglais est un atout.
How to apply
Les candidats intéressés sont invités à soumettre leur candidature via [email protected] au plus tard le 22 Septembre 2022, en se référant à cette annonce « Consultant(e) pour la conception d’un plan et stratégie de communication – PBF transfrontalier ».
L’OIM n’accepte que les candidatures complètes (CV et lettre de motivation et trois personnes références à contacter) Seuls les candidats présélectionnés seront contactés.
Sans frais : L’OIM ne demande de frais à aucune étape de son processus de recrutement (candidature, entretien, traitement, formation ou autres frais). L’OIM ne demande aucune information relative aux comptes bancaires.
Autres : La nomination sera soumise à la certification que le candidat est médicalement apte à la nomination, à l’accréditation, à toute exigence de résidence ou de visa et aux habilitations de sécurité